16.12.06

Gorée ou le devoir obligatoire de mémoire... Actu... Brand new sur le myspace : http://www.myspace.com/delphineii




L'eau... Gorée...

Depuis une semaine , ne pas dormir
Être exsangue, groggy, KO debout
Se dire que l’Afrique, j’y viens mais à genou
Je tire la langue, je sais de qui tenir

Depuis Dakar, être sous pression
Scruter l’horizon pensant apercevoir
Partout La Belle ou La Laide c’est selon
A chaque île identifiée, la gorge se sèche

J’étais en mission depuis ma naissance
De ce pays où je suis née La France
Il fallait que je vienne me frotter aux murs rêches
Il fallait que je rende hommage à mes ancêtres

Dès la descente du bateau, être déconnectée
Telle une autiste, n’être plus qu’avec soi
Et se sentir en famille, les anciens nous invite
A commémorer ce qui ne doit jamais disparaître

Une île patrimoine mondial de L’Unesco
Gorée : devoir obligatoire de mémoire
Un conservateur pour faire entendre les pleurs
Joseph Ndiaye pour dire l’histoire jusqu’à sa mort

L’enfer et le paradis aujourd’hui réunis
Havre de paix, de vie. C’est le fer que l’on punit
Le passé, le présent dansent ensemble aisément
Promettant à chaque visiteur un futur bien plus conscient

J’ai cru mourir devant la maison aux esclaves
J’ai cru mourir mais seule la naïve en moi n’est plus
Celle qui tel Saint Thomas ne croit que ce qu’elle a vu
A remplacé l’encre de ses stylos par de la lave
Cette boule au fond de ma gorge que je traînais depuis Paris
Accompagné de ce mal de ventre dû à une peur irrépressible
Car ici que cela me blase ou m’énerve ma place celle de la cible
Là-bas même étrangère, se sentir une égérie dans le pays

Île aux mille couleurs où les cœurs et les âmes s’ouvrent
Certains ne sont là que pour se cultiver, assouvir leur curiosité
D’autres viennent à Gorée pour ne plus être et naître, commencer à exister
Mais c’est une pudeur commune que chacun découvre

J‘entends d‘ici le mauvais refrain slam ou discours victimaire?
Qui condamnerait l’orphelin avide de connaître son père, sa mère?
Si je dois être atteinte sur le sujet d’éternelle logorrhée
De ma vie, la plus belle étreinte, femme nouvelle depuis Gorée.